news

04 Oct 2018
Le plan "Enseigner à produire autrement" aura une suite, 4 octobre
email imprimer

Clôturant les  3 journées de travail qui ont réuni les enseignants du technique et du supérieur, Elisabeth Lescoat, représentant la direction générale de l'enseignement et de la recherche du ministère chargé de l'agriculture, a annoncé qu'il y aura une suite au plan "Enseigner à produire autrement". Les deux premières journées du séminaire qui a eu lieu sur le site de l'Ensfea à Toulouse, avaient pour objectif de dresser les pesrpectives du plan 2015-2018 "Enseigner à produire autrement". Le troisième jour organisé par Agreenium en lien avec l'Ensfea, enseignants du technique et du supérieur ont été réunis pour la première fois afin d'échanger autour du thème "enseigner et apprendre l'agro-écologie".

Enseigner et apprendre l’agro-écologie : les moments forts du séminaire

A l'issue du séminaire « Enseigner et apprendre l’agro-écologie », Claude Bernhard, directeur d’Agreenium est enthousiaste : « La journée organisée par Agreenium a réuni plus de 160 participants venant d’établissements d’enseignement supérieur, de la recherche et de l’enseignement technique agricole. Cette mixité des publics et des intervenants a manifestement permis d’enrichir les approches pour apprendre et enseigner l’agro-écologie ». il développera davantage l'approche interdisciplinaire et le rôle des territoires et des professionnels. Le dispositif Certiphyto sera amélioré. Le nouveau Plan sera présenté lors du prochain Salon international de l'agriculture.

Voici quelques verbatim recueillis tout au long de la journée :

Quels enjeux pour la formation ?

Jean-Marc Meynard, directeur de recherche, Inra : "l'agro-écologie, c'est penser l'avenir et orienter, c'est mobiliser de nouveaux champs de savoir, avec une approche systémique, en décloisonnant les savoirs et les innovations".

Jean Simmoneaux, professeur en sciences de l’éducation Ensfea : "l'enseignement de l’agro-écologie doit favoriser les expériences vécues, avec des situations réelles, avec des dispositifs coopératifs, avec des approches multi-échelles. Il faut passer de la rétro-cognition à la pro-cognition, penser, scénariser et simuler les futurs possibles".

Que se passe t-il ailleurs ?

Marjolein Vissier, professeure d’agro-écologie à l’Université libre de Bruxelles: "l'agro-écologie est enseignée comme un apprentissage par découverte.Les apprenants vivent la complexité de l'intérieur, ils appréhendent la dimension humaine".
Philippe Pointereau, directeur du pôle agriculture, Solagro: "il faut faciliter la diffusion des savoirs et savoir-faire en agro-écologie, via une plateforme web, des rencontres de terrain et des formations. Cette plateforme a été faite pour les agriculteurs d'abord. L'approche TAE est globale : l'alimentation change, le climat change, et donc l'agriculture aussi. Il faut une approche holistique et systémique".

Quelles perspectives pour l’enseignement de l’agro-écologie dans l’enseignement supérieur agricole ?

Thierry Doré, professeur d'agronomie, AgroParisTech, grand témoin de la journée, identifie quatre enjeux principaux : "relier agriculture et alimentation ; accroître la place des initiatives locales ; enseigner la transition et le mouvement ; enseigner la réflexivité, l'éthique, et l'esprit critique".

Table ronde : l’agro-écologie, une transition culturelle

Jean-Marie Guilloux, Mission agrobiosciences, Inra, invite les participants à s'exprimer notamment sur la mixité sociale et l'interdisciplinarité inhérents à la transition agro-écologique. Marie-Laure Navas, profeseure d'écologie et directrice adjointe de l'UMR centre d'écologie fonctionnelle et évolutive, Montpellier SupAgro et Marion Guillou, présidente du CA d'Agreenium, insistent sur la nécessaire interdisciplinarité, et attiré l'attention sur le fait que mixité ne signifie pas interculturalité, or c'est bien celle-ci qui est nécessaire. Autre sujet abordé: comment prendre en compte les temps longs de l'agro-écologie? Il faut changer les mesures de la performance de l'agro-écologie, en y ajoutant une dimension éthique. La future PAC sera le moment d'injecter des idées pour ne pas faire obstacle à ces transitions qui sont souhaitables.

Conclusion

Elisabeth Lescoat, adjointe à la sous-direction de la recherche, de l'innovation et des coopérations internationales, DGER,  a annoncé qu'il y aura une suite au Plan "Enseigner à Produire Autrement", autour de 4 axes:
- poursuivre le développement de l'agro-écologie dans les cursus de formation,
- inclure dans les formations des établissements d'enseignement agricole les enjeux de l'alimentation, du sanitaire, et de la rémunération par le consommateur des producteurs engagés dans la transition agro-écologique,
- toucher un public plus large,
- valoriser mieux auprès de la profession les avancées réalisées dans l'enseignement technique et l'enseignement supérieur agricoles.

La prévision d'une suite est une belle marque de reconnaissance pour les acteurs qui ont contribué à la mise en oeuvre du premier plan 2015-2018.

related articles